Chères et chers Membres et Amis,
Pour chacune et chacun de vous comme pour vos chers veuillez bien agréer nos meilleurs vœux pour vos événements de fin d’année, avec notre espoir que l’entrée dans l’An Neuf vous sera positive et porteuse de bonnes choses. Voici brièvement quelques nouvelles, toutes émanant de contextes difficiles mais où des actions de simple justice réparent, protègent, soignent, sans relâche. Ceci est possible grâce au courage dévoué de nos équipes et partenaires sur le terrain, et grâce à vous !
1° Palestine – Israël :
Bien que ne travaillant pas en Palestine ni en Israël, au titre de la lutte contre l’impunité se trouvant au cœur du mandat de notre mouvement il semble justifié que Vivere exprime ses vues sur la tragédie sévissant dans cette région. Vues résumées ici avec André Barthélémy, membre de Vivere et président d’honneur d’Agir ensemble pour les droits humains.
La paix par le droit
Les crimes de guerre commis le 7 octobre 2023 par la branche militaire du Hamas plongent dans l’horreur en révoltant la conscience humaine. Rien ne saurait les justifier ni les relativiser. Au regard du droit international ils font partie, avec le génocide, des crimes internationaux dont la Cour Pénale Internationale (CPI), créée en 1998, doit se saisir.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterrès, a justement fait observer qu’ils ne s’étaient pas produits hors de tout contexte. Depuis 1967 Israël occupe les territoires palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem Est et, jusqu’en 2005, de Gaza. Le rôle censé être temporaire de la puissance occupante est, selon le droit international, d’assurer la sécurité et la sûreté de la population civile (convention IV de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, 12 août 1949). Or, depuis 56 ans, Israël a commis des violations graves à l’encontre de la population palestinienne : destructions de maisons, vols de terre, détentions administratives de longue durée sans jugement, exécutions extra-judiciaires, déplacements forcés…
Certes Israël ne pouvait pas rester sans réaction aux massacres du 7 octobre mais la méthode choisie par le gouvernement, la dévastation de Gaza, un châtiment destructif infligé aux habitants dont l’immense majorité n’est nullement impliquée dans le crime commis par Hamas, cette méthode en fait un crime de guerre. Une plainte a été déposée pour génocide auprès de la CPI par 117 ONG et 298 avocats de plusieurs pays. Bien que la qualification de génocide fasse débat, l’étendue du désastre en vies humaines peut la motiver.
Et après ? Comment éviter que les massacres succèdent aux massacres ?
Seul le recours au droit international, jusqu’ici méprisé, peut ouvrir la voie à une paix juste et durable.
En 1947, la résolution 181 adoptée par l’Assemblée générale des Nations, reconnue par l’OLP, a établi un plan de partage : un Etat pour les Juifs, un autre pour les Arabes. Israël existe, les Palestiniens sont encore en attente de leur Etat. La solution des deux États vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues, la Palestine avec Jérusalem Est pour capitale, et Israël ayant Jérusalem Ouest pour capitale, s’impose. Est-ce utopique ? Il est difficile d’imaginer, avec tant de haine de part et d’autre, que les dirigeants actuels des deux peuples puissent entreprendre et mener à bien des négociations.
La communauté internationale doit s’investir dans la recherche de la paix et imposer s’il le faut la justice. Une initiative européenne et américaine semble indispensable pour amener à un sursaut inédit. Si difficile qu’elle apparaisse alors que domine la barbarie, la solution des deux États est la seule réaliste. Avec Elie Barnavie, ancien ambassadeur en France et militant du camp de la paix, partageons cette remarque en forme d’espérance : « c’est souvent lorsque l’humanité touche le fond qu’elle trouve le moyen de revenir à la surface ».
2° Secours aux réfugiés Ukrainiens au Monténégro
À la mi-année 2022 l’une de nos partenaires à l’Ouest de l’Ukraine, Olga M, a dû fuir les bombardements avec son enfant. En septembre dernier elles sont passées de Pologne – où les conditions faites aux réfugiés sont devenues plus difficiles – au Monténégro. À peine arrivée sur place Olga a redémarré un travail de soulagement en faveur de ses compatriotes mères seules & enfants avec la ressource assurée par Vivere. De septembre jusqu’à aujourd’hui 64 bénéficiaires ont reçu un appui en médicaments, alimentation et vêtements, dont 25 adultes et 39 mineurs. Coût total CHF 1’128, soit par personne 17,62 (€ 18,61). Ces réfugiés proviennent de Dniepr, Kharkiv, Odessa, Marianka, Kramatorsk, Nikolaïev, Zaporozhye, Krivoy Rog, Irpen, Sumi, Marioupol, Kyiv et Kherson.

Pour rappel : depuis les premiers jours du conflit jusqu’à maintenant, sans interruption, notre mouvement poursuit un travail similaire en faveur des réfugiés Ukrainiens en Transnistrie et en Pologne, ainsi que pour les déplacés de guerre en Ukraine-même dans la région de Kharkiv.
3° Sud Kivu, à l’Est de la R.d.Congo : rescolarisation d’orphelines de guerre.
Démarrée en octobre 2016 cette action est dévouée à permettre à de jeunes filles orphelines de guerre d’être rescolarisées après que leur écolage fut interrompu par les violences sévissant dans cette région. Au total 66 adolescentes ont bénéficié de la prise en charge de leur réinsertion en classe. À ce jour avec notre partenaire l’ass. FEDA nous soutenons :
- 22 élèves du primaire et du secondaire dans les écoles villageoises de la région de Kazimia.
- Et cinq autres jeunes présentées par ces photos, lauréates du secondaire et qui trouvent la force de caractère de vouloir poursuivre une formation professionnelle :


Parmi les histoires de vie que ces filles nous confient au moment de l’identification nous reproduisons la suivante :
« C’était en Octobre 2016 pendant que nous vivions en déplacement dans une bicoque dans le foret, mon père fut assassiné par le groupe rebelle alors qu’il se dirigeait vers le village de Ngalula pour nous ravitailler en vivres.
Une masse de déplacés est passée devant notre bivouac et nous laisse l’information que notre père est assassiné. Tous en débandade, mes frères et moi avons suivi les déplacés sans savoir la direction que notre maman a prise, jusqu’à présent nous ne reconnaissons pas si elle est décédée ou en vie.
En suivant cette foule de déplacés nous sous sommes retrouvés au bord du lac dans le village Kabanga où nous avions heureusement notre Grand-Mère ZAI Musa qui nous a embarqués dans une pirogue jusqu’à Kazimia pour retrouver notre oncle paternel et cela après une attente de trois mois à Kabanga. Nous étions 3 filles et 1 garçon, donc 4 enfants au total et dont je suis la fille ainée.
Marié et père de cinq enfants, l’oncle nous a déclaré qu’il n’est pas en mesure de prendre la charge scolaire d’autres enfants en plus. Discriminés et négligés, nous n’avons pas accès à l’éducation, à l’alimentation, à l’hébergement ni à l’assistance vestimentaire au même titre que ses propres enfants, nos cousins. Nous sommes donc abandonnés à notre propre triste sort.
J’étais obligée de travailler temporairement et pendant les vacances pour obtenir de l’argent afin de couvrir mes frais scolaires et assurer la survie de mes petits frères.
Audacieuse et courageuse dans la recherche de l’assistance sans savoir si ce programme existe, je suis allée exprimer ma demande au bureau de FEDA, laquelle structure a fait ses investigations pour découvrir la réalité sur mon histoire.
Je serais très ravi si mon cas était approuvé. »
4° Pakistan : actions visant l’abolition de la peine de mort et de l’emprisonnement à vie de mineurs.
Ce travail mené dans 4 provinces du pays par nos partenaires, juristes aguerris, cible à la fois l’abolition des châtiments extrêmes encourus par les enfants en conflit avec la loi et plus largement, aussi, des progrès concrets dans la justice juvénile. Ce semestre a vu se réaliser plusieurs actions énergiques visant à la formation d’avocats et autres acteurs du judiciaire, ainsi que des conférences de presse visant tant une sensibilisation du public qu’une interpellation des autorités et des forces de l’ordre.






Au total plusieurs centaines de professionnels ont participé à ces enseignements. Cumulés à toutes les sessions précédentes que nous soutenons depuis février 2019 on peut raisonnablement être assuré que la justice juvénile peut être mieux comprise, et mieux servie, pour un nombre significatif d’enfants ayant eu des démêlés pouvant aboutir à des sanctions extrêmes.
Chères et chers Membres et Amis, nous renouvelons notre reconnaissance pour votre intérêt envers le travail de Vivere, et nous vous souhaitons une très belle Nouvelle Année 2024 !
Le comité de Vivere