Golfe Ukraine Sud Kivu

Chères et chers membres et Amis,

 

Protection et assistance aux victimes du trafic des êtres humains :

 

Golfe persique

 

Une mission de 5 jours dans la région du Golfe vient d’être effectuée simultanément par Liliya Khamzayeva venant d’Ouzbékistan, déléguée de notre partenaire Istiqbolli Avlod à Tachkent, et par Mike Hoffman venant de Lausanne. Un gros travail de synchronisation des actions a été accompli avec Juergen et Jelena, permanents sur place. Dans les grandes lignes :

–         Le trafic des êtres humains n’est hélas en rien ralenti dans certaines monarchies de la région. Une majorité de victimes provient de pays russophones, parmi lesquels les Ouzbeks et les Moldaves sont les plus nombreuses. Le nombre croissant de victimes Marocaines est une préoccupation majeure pour nous. Celles provenant du Pakistan et de l’Inde sont à présent mieux et plus rapidement secourues par leurs consulats respectifs.

–         Les victimes féminines sont destinées pour la plupart à l’esclavage sexuel ; certaines autres subissent l’exploitation sous d’autres formes de travail infrahumain.

–         La cruauté et la violence pratiquées par les mafias contrôlant cette servitude ne semblent pas avoir de limites.

–         Après des années de recherche d’un avocat local qui accepterait, bénévolement ou à un tarif modique, de défendre la cause de telle ou telle victime devant les tribunaux du pays, nous avons enfin trouvé une juriste courageuse et désintéressée qui s’engage effectivement à plaider pour faire tomber des inculpations arbitraires et donc libérer la victime détenue en prison.

–         L’action de secours et de protection des victimessoutenue sur place par Vivere depuis 9 ans reste le premier et quasiment leseul recours valable pour les dizaines de nouvelles victimes identifiées chaque mois. Les principales séquences de cette action demeurent :

o       Identifier la victime en tant que telle

o       Organiser du mieux possible sa protection en attendant son rapatriement

o       Procéder le plus vite possible à son rapatriement

o       Assurer un service de suites et de soutien dans son pays d’origine, à chaque fois que faire se peut.

Durant cette mission nous avons du abriter Halima (prénom d’emprunt pour protéger son identité), une villageoise Ouzbek de 23 ans. Dupée par une femme de Samarkand, Halima a été débarquée dans le Golfe en janvier 2013 et aussitôt contrainte à l’esclavage sexuel dans les pires conditions. Elle a constamment affiché sa répulsion et son opposition, avec ses pauvres moyens de défense, mais la brutalité de ses gardiens-bourreaux ont eu raison de sa résistance. Sévices divers, privation de nourriture, menaces, coups et blessures. Courant août l’un des gardes l’a frappée avec un objet en métal, lui cassant une incisive. La nuit suivante, profitant du sommeil des occupants de l’appartement, Halima s’enfuit. Elle se réfugie dans un premier temps dans un commissariat de police du quartier. Lorsqu’elle comprend que le chef de poste corrompu se prépare à la restituer à la mafia, Halima s’échappe encore. Grâce au réseau d’alerte que notre programme a mis en place au fil des ans, Halima entre en contact avec notre équipe. Le jour-même où nous arrivons sur place, 20-8-13, Halima est mise en lieu sûr. Démarre alors la procédure de reconstitution de son état civil afin de pouvoir assurer son rapatriement dans les plus brefs délais. Voir photo attachée.

 

Halima (de dos en blanc) confiant son histoire à Liliya           (photo © Vivere)

 

 

 

Ukraine :

 

Dans ce pays d’origine de nombreux victimes du trafic des êtres humains, avec notre partenaire l’association ‘Avenir’ et notre avocate Me Natalia Krassovska, nous envisageons de constituer la défense de 12 hommes qui furent durement exploités en Russie. Si le projet va de l’avant vous en serez aussitôt informés dans une prochaine ‘Brèves’.

 

 

 

Populations civiles victimes de violences à l’Est du Congo RdC

 

Nous recommandons le documentaire « La paix violée » consultable gratuitement sur ce lien :

http://www.france24.com/static/infographies/webdocumentaire-congo-paix-viol-rdc-nord-kivu-goma-onu/index.html

Bien que Goma soit géographiquement hors du rayon d’action habituel de Vivere et de ses partenaires, ce film restitue des réalités tout à fait similaires à celles que nous affrontons dans notre travail. Nous sommes actuellement en réflexion partagée avec un grand reporter Suisse pour qu’un documentaire soit réalisé au Sud Kivu, afin que la cause spécifique de sa population soit également portée à l’attention du monde. Une part de cette spécificité est révélée dans l’article suivant :

 

Syfia Grands Lacs  07-06-2013    Sud-Kivu : les groupes armés mettent la province en coupe réglée

Moins médiatisée que le Nord Kivu, le Sud Kivu n’est pourtant guère mieux loti. : plus d’une vingtaine de groupes armés de tous bords y sèment la terreur. Ils y entretiennent une insécurité permanente qui entrave les activités agricoles et fait fuir les investisseurs.

FDLR, FNL, Rai mutomboki, Rai mukombozi, Maï-maï mayele, Maï-maï alleluya… On ne compte plus les groupes armés qui sévissent actuellement dans sept des huit territoires du Sud Kivu. Si chacun a ses objectifs, tous commettent des exactions envers les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Viols, massacres, pillages sont le lot quotidien de nombreux habitants des campagnes… Le Sud-Kivu est, en particulier, le bastion des Maï-maï (maï, en français, l’eau), particulièrement dans les territoires d’Uvira et de Fizi qui se disent invulnérables aux balles à cause de leurs pratiques mystiques.
En territoire de Shabunda, c’est pour lutter contre les exactions des rebelles rwandais, les FDLR, que certains jeunes se sont regroupés dans les Rai-mutomboki (citoyens en colère). Ils sont aussi en colère contre l’Etat congolais, incapable, à leurs yeux, d’assurer la sécurité de ses citoyens. Ils ont rapidement fait école jusqu’à embraser d’autres territoires (Kalehe, Mwenga, Walungu…) jusqu’à Walikale au Nord-Kivu. Ils ont même tué il y a mois un casque bleu pakistanais lors d’une de leurs embuscades dans le territoire de Walungu.

« Interpellez vos enfants ! »
Plus de la moitié du territoire de Shabunda, le plus vaste de tous, est occupé par cette multitude de groupes armés. Certains villages sont sous contrôle des FDLR et d’autres, plus nombreux, sous celui de diverses milices locales constituées exclusivement des jeunes désœuvrés natifs du milieu. Dans la plaine de la Ruzizi, les hauts et moyens plateaux d’Uvira, dans le territoire du même nom, ce sont de Maï-maï et des FNL, des rebelles burundais, qui sèment la terreur et la désolation… Le territoire de Fizi, au sud de la province n’est pas en reste. On y trouve plusieurs variantes de maï-maï. Tous ces groupuscules armés se cachent derrière des prétentions nationalistes, mais veulent surtout exploiter des minerais et obtenir des grades s’ils reviennent dans les Forces armées congolaises.
″Interpellez vos enfants et demandez leur de cesser avec ces jeux de groupes armés″, ne cesse de lancer, Marcellin Cishambo, gouverneur du Sud-Kivu. ″Tous ces groupes armés qui s’autoproclament de défense du peuple et du sol de leurs ancêtres ne font qu’accroitre la misère et souffrance de leurs propres frères″, constate, Amisi Kisengezyo, notable de Shabunda. Ils sont le plus souvent en connivence avec certains leaders locaux avides de pouvoir. ″Ils savent, déplore un analyste, que c’est devenu une pratique de négocier avec les groupes armés et au finish d’être bonifiés de grades et de fonctions politiques. » D’autres hommes d’affaires les soutiendraient aussi pour profiter du chaos et se livrer à l’exploitation illégale des minerais, fait-il remarquer en se référant notamment aux nombreux rapports des experts des Nations unies.
C’est un vrai cercle vicieux : pendant que des groupes armés se rendent et veulent être réintégrés dans les Fardc, d’autres se forment… Ceux qui quittent la brousse sont accueillis en grande pompe mais y retournent quelques joursplus tard… comme le colonel Kahasha Foka Mike sorti du maquis en novembredernier et reçu officiellement par l’autorité avant de retourner dans la brousse poursuivre son œuvre guerrière. ″Aussi longtemps que le gouvernement ne sera pas ferme envers ces groupes armés, l’on assistera aux mêmes scènes″, fustige un membre du bureau de coordination de la Société civile du Sud-Kivu.

Pas d’agriculture, pas d’investissements
Le développement socio-économique de la province toute entière pâtit lourdement de cette insécurité quasi permanente. Les femmes ne peuvent plus accéder aux champs de crainte d’être violées et emportées dans la forêt pour servir d’esclaves sexuelles. ″Nombreuses d’entre elles, sont obligées de travailler dans les mines″, constate, Kimengele Uledi, chargé de programme au Réseau innovationnel et organisationnel. Cet état de choses entraîne une famine chronique dans les milieux ruraux. ″Dans le temps, c’étaient les campagnes qui nourrissaient la ville, mais aujourd’hui c’est le contraire. Farine, riz, haricots… tout quitte Bukavu pour alimenter les campagnes du Sud-Kivu″, fustige, un opérateur économique. Les hommes se rabattent quant à eux sur l’exploitation artisanale des minerais. Des jeunes délaissés, n’hésitent pas à mordre à l’hameçon des groupes armés.
Le Sud Kivu ne manque pas non plus d’atouts qui peuvent intéresser les investisseurs : l’or, le colombo-tantalite (coltan), la cassitérite, lewolfram, le fer du Kahuzi biega, des eaux minérales et thermales, le gaz méthane…Mais ″un seul coup de feu, fait fuir, 10 potentiels investisseurs″, dit toujours, Olive Mudekereza, président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), section du Sud-Kivu montrant par là l’impérieuse nécessité d’avoir la paix et la sécurité pour espérer voir le Sud-Kivu émerger et attirer les opérateurs économiques. D’autant que les zones minières sont les cibles de prédilection des groupes armés. Sans parler de toutes ces tracasseries, détournements, corruption, concussions…qui font fuir ceux qui aimeraient investir dans la province.                                                                            Jean Chrysostome Kijana

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Avec nos salutations les meilleures,

Le comité de Vivere

Vivere  7, ave d’Yverdon  C.H.1004  Lausanne          contact@3u2qayeoj.preview.infomaniak.website            www.vivere.ch         CCP 17 – 709 738 – 6

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