AG, Transnistrie, Venue de Victoria

Chères et chers membres, Amies et Amis,

 

L’assemblée générale annuelle de Vivere se tiendra à Lausanne le lundi 15 avril, 19h00. Veuillez bien trouver en attaché le rapport des comptes pour 2012 ; le rapport annuel d’activité vous parviendra en milieu de cette semaine. Comme chaque année cette séance est ouverte à tout public intéressé par nos domaines de travail. C’est aussi un temps fort de la vie associative : nous vous espérons nombreuses et nombreux à cette occasion.

Le rendez-vous est au Centre Sports Études, route des Plaines du Loup 7, Stade Olympique Pontaise, 1018 Lausanne, (plan sur http://www.csel.ch/contact.php  parking disponible à proximité).

 

Ukraine : intervention de notre partenaire Victoria Ostapchuk, à Lausanne le 7 juin 2013 en fin d’après midi : autre r.v. que nous vous prions de bien vouloir retenir dans l’agenda. Les précisionssuivront.

 

Transnistrie, assistance aux victimes du trafic des êtres humains : notre partenaire local, l’association « Jenskie Initsiativy » (Initiative féminine) nous et vous adresse le témoignage suivant, traduit du russe :

 

J’ai eu connaissance de ce cas en décembre 2010, quand un médecin de l’hôpital rural m’a appelée à l’aide, raconte l’assistante sociale de l’organisation « Initiative Féminine ». De la conversation, il est apparu qu’Olga est partie travailler en Orient en laissant sa mère et son propre fils ; durant 7 mois elle n’avait plus donné de nouvelles puis son retour était très difficile à vivre. La mère d’Olga était au désespoir et a demandé de l’aide au médecin du village qui savait qu’une assistante sociale parmi ses connaissances pouvait aviser quoifaire.

Nous nous sommes rencontrées en avril 2011, se souvient l’assistante sociale. Olga était inquiète, très gênée de rappeler tout ce qui s’était passé, mais elle a tout de même livré son histoire.

« Dans le village où je vis, il n’y a aucun travail et donc pas de possibilité d’élever correctement un enfant. Les relations avec ma mère étaient compliquées, nous nous disputions souvent au point qu’un jour, je n’ai plus supporté et j’ai décidé de vivre de mon côté, mais pour cela il fallait de l’argent. On m’a proposé un travail de femme de chambre dans un hôtel en Italie où beaucoup de femmes de notre village sont parties travailler. On m’a promis un gain de $ 1200 par mois ! J’ai commencé à faire des projets : je m’achèterais une maison, vivrais dans de bonnes conditions avec mon fils, serais une bonne maîtresse de maison, une bonne mère. Maman m’a dit d’aller plutôt en Egypte, alorsj’ai décidé que ce serait mieux, qu’elle s’inquièterait moins. Je suis partie en avion via la Turquie avec l’amie même qui m’avait proposé ce travail.» Mais à Istanbul, Olga a appris que Lilia ne l’accompagnerait pas, elle lui a donné un autre billet d’avion et lui a précisé que c’était pour un pays du Golfe, qu’à l’arrivée on l’accueillerait et lui expliquerait tout. En réalité, trompée et abusée, elle a été contrainte d’y subir l’exploitation sexuelle.

Quelques temps plus tard, Olga a souffert de violentes douleurs rénales, elle a perdu connaissance et il a fallu l’hospitaliser. Zarrina, la patronne du bordel, était en colère parce qu’Olga lui devait $ 2400 pour les frais médicaux. Sous la menace, Olga avait 2 mois pour rembourser. On lui a confisqué ses papiers d’identité. Elle s’est enfuie pour se cacher chez une connaissance. Puis elle a été prise en charge par le Crises Center, partenaire de Vivere sur le terrain.

Le 19 décembre, Olga a été rapatriée après avoir souffert 7 mois dans ce pays du Golfe. En janvier, Olga et son fils se trouvaient dans le Foyer d’accueil de Chisinau où ils ont été examinés et soignés. Mais la question du travail et la possibilité de rester dans le village restaient problématiques. Tant qu’Olga bénéficiait du programme de réintégration, elle recevait de l’aide sous forme de nourriture, de produits d’hygiène, de soutien juridique et psychologique. Mais elle comprenait bien qu’il fallait faire quelque chose. Actuellement, Olga travaille comme employée de maison à Moscou. Notreassistante sociale a pris contact avec elle : « Je veux vous remercier, vous, et tous ceux qui m’ont aidée à rentrer à la maison, pour l’aide et le soutien qui m’ont été apportés. On m’a proposé de travailler à Moscou et j’ai décidé d’y aller, il n’y a pas d’autre issue. Dans mon village il n’y a pas de travail et pas de quoi vivre. Encore une fois, un grand merci à tous. Je ne manquerai pas de téléphoner et de dire comment ça se passe pour moi. Ici tout est normal, le travail est dur mais je m’en sors ».

L’aide de l’ONG aux victimes du trafic d’êtres humains est très importante. Personne ne leur apporte de soutien, l’Etat n’a pas de moyens financiers. Le départ à l’étranger a souvent pour cause la violence des proches, l’alcoolisme, l’absence de travail, d’argent, delogement, de profession.

Grâce aux consultations psychologiques et à l’accompagnement social, les victimes se rétablissent, fondent une famille, reçoivent une formation et se trouvent un travail décent. L’aide la plus importante est la défense par un avocat, ce qui coûte très cher, de plus, tous les avocats n’acceptent pas de travailler sur ce type de crime qu’est le trafic des êtres humains.

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Avec nos salutations les meilleures,

Le comité de Vivere